Les zones côtières, bien que ne représentant que 8% de l’océan global sont responsables d’environ 30% de la production primaire nette des océans et 90% des captures mondiales de poissons. Ce sont des écosystèmes particulièrement vulnérables aux pressions anthropiques (entre 40% et 60% de la population humaine y vit). Parmi les différentes fonctions écologiques sensibles à ces pressions, le phytoplancton et la production primaire jouent un rôle clé par leur influence sur l’abondance et la diversité des autres compartiments biologiques. Les changements concernant le phytoplancton peuvent ainsi affecter sa biomasse, sa diversité, la distribution biogéographique des espèces, leur phénologie.
Au cours des 200 dernières années, de nombreuses modifications de ces écosystèmes ont été observées entraînant à une diminution des services écosytémiques (services rendus à l'homme par l'écosystème). L’exploitation intensive des sols par l’agriculture, les rejets industriels, ont conduit à une augmentation des apports en azote (N) et phosphore (P). Il s’agit de l'eutrophisation côtière avec les conséquences suivantes :
L’évidence des changements climatiques n’est plus à prouver aujourd’hui. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a entériné le fait que les changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. Par contre, l’évaluation de ces changements et l’étude de leurs impacts sont beaucoup plus récentes et restent encore des sources d’interrogations portant à la fois sur les scénarios de changements climatiques en milieu côtier et sur les réponses du phytoplancton à ces changements.
L'existence de suivis des paramètres biologiques et environnementaux sur le long terme, comme le REPHY (Réseau d’Observation et Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines), offre l’opportunité d’évaluer les changements au cours des trois dernières décennies.
Sur la base du REPHY, étendu à toute la période 1990-2014, le projet Phytorisk propose de synthétiser l’ensemble des données environnementales caractérisant la niche-écologique et pouvant influer sur la phénologie d’espèces clés de phytoplancton, les espèces toxiques Alexandrium minutum et Pseudo-nitzschia spp. L’objectif est de rechercher les paramètres environnementaux impliqués dans le contrôle de la dynamique de ces espèces et de proposer des schémas explicatifs de ces efflorescences dans la zone géographique s’étendant des Pertuis Charentais à la Baie de Seine et plus particulièrement sur la zone Loire-Bretagne qui regroupe les 3 zones de la Directive Stratégie du Milieu Marin (Manche, Iroise, Atlantique), zone aussi la plus touchée par les efflorescences algales toxiques.
La méthodologie suivie comprend :
Ce dossier a été réalisé avec le concours de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.
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Mise à jour : 10/05/2016