Contaminants chimiques
Naturellement présentes dans notre environnement ou artificiellement introduites par l’Homme, les molécules chimiques représentent un ensemble de plusieurs millions de substances différentes dont quelques centaines de milliers en lien avec l’activité humaine. Parvenues dans l’environnement marin, elles peuvent avoir des effets sur les écosystèmes.
Depuis la fin des années 1970, la préoccupation de maintien ou de restauration de la qualité de l’environnement marin a conduit à la mise en place de programmes de surveillance et d’acquisition de connaissance sur les niveaux de contamination chimique. En France, le ROCCH (anciennement RNO) remplit cette mission sur le littoral depuis 1979.
Il s’appuie sur les moules et les huîtres utilisées comme indicateurs quantitatifs de contamination. Ces mollusques possèdent en effet la propriété de concentrer certains contaminants présents dans le milieu où ils vivent (métaux, contaminants organiques hydrophobes) de manière proportionnelle à leur exposition. Les concentrations en contaminants chimiques dans la chair des mollusques sont alors beaucoup plus élevées que dans l'eau, facilitant les analyses. Elles traduisent l’état chimique chronique du milieu et son évolution d’années en années. C'est pourquoi de nombreux pays ont développé des réseaux de surveillance basés sur cette technique sous le terme générique de « Mussel Watch ».
Depuis le démarrage du réseau en 1979, le suivi a concerné des métaux, dont le plomb, le cadmium et le mercure pris en compte pour les coquillages consommés par l’Homme, les hydrocarbures polyaromatiques (HAP), des molécules chlorées …. La liste de ces contaminants persistants dans l’environnement et retenus par les mollusques, permet de répondre aux engagements pris dans le cadre de conventions internationales dont la France est partie prenante et dans le cadre de la réglementation européenne.
Depuis 1993 le ROCCH comprend un volet de suivi des mêmes molécules dans le sédiment marin superficiel, en complément des mesures de concentration dans les mollusques. Grâce à la couverture géographique importante et très côtière du ROCCH sédiment, on tente d’identifier les zones où les concentrations sont fortes et les sources des contaminations.
En 2008, le ROCCH a été amendé pour répondre aux besoins de la surveillance de l’état chimique de la Directive cadre européenne sur l’eau (DCE) puis de la directive Stratégie pour le milieu marin (DCSMM), et également pour répondre à la réglementation européenne sur les zones conchylicoles.
Les suivis réalisés sur les mollusques sur un point ROCCH permettent donc de répondre à un ou plusieurs de ces objectifs, selon les points et les espèces de mollusques échantillonnées.