Typologie des masses d'eau

Masse d'eau au sens DCE

Les masses d’eau côtières et de transition sont des unités géographiques cohérentes, qui ont été définies sur la base de critères ayant une influence avérée sur la biologie.

  1. La capacité de renouvellement des eaux, par mélange ou par transport, qui détermine la sensibilité de la zone aux apports (terrestres ou non, localisés ou diffus) :
    • exposition aux vagues,
    • temps de résidence,
    • caractéristiques de mixages.
  2. Les caractéristiques géomorphologiques, notamment la nature des fonds, qui conditionnent pour une bonne part les peuplements benthiques.

Sur ces bases, une typologie nationale a ainsi été élaborée applicable en métropole.

Les spécificités de la Martinique

La Martinique présente des particularités liées à son milieu tropical et insulaire dont il faut tenir compte :

  • Il s'agit d'une île volcanique dont les sols sont facilement érodables.
  • Elle est soumise à un climat tropical humide.
  • Deux saisons peuvent être distinguées en Martinique : une saison sèche, « le carême » (février-avril), et « l'hivernage » (juillet-octobre) caractérisé par des pluies fréquentes et intenses. Ces deux saisons sont séparées par deux intersaisons plus ou moins marquées.
  • Le relief (point culminant : la montagne Pelée à 1397 m) favorise l'érosion des sols, les pentes accentuent les débits de crue des rivières et les transports solides.
  • La population est de forte densité. Elle est concentrée entre Fort-de-France / Schœlcher / Lamentin / Saint Joseph (50% de la population). La répartition sur le reste du territoire est très inégale (Bourgs et « quartiers » denses ou hameaux, habitat diffus).
  • L'industrie polluante, relativement peu développée, est composée de plusieurs distilleries réparties sur l'île, d'une raffinerie de pétrole au Lamentin, de carrières situées dans le nord et de deux centrales thermiques EDF.
  • La mise en place de STEP est récente et l'évacuation des eaux usées se fait en de nombreux endroits sans traitement préalable suffisant. De plus, les assainissements non collectifs ont un impact non négligeable qui peut être supérieur à celui des STEP.
  • L'agriculture est essentiellement tournée vers les cultures de bananes et de canne à sucre. Ces cultures utilisent de nombreux intrants et phytosanitaires ; le maraîchage (en faible proportion) favorise l'érosion et également les pollutions par les phytosanitaires, il n'est donc pas négligeable.
  • La pêche est de type artisanal (petite pêche côtière) et se déploie vers le large grâce aux DCP (Dispositif de Concentration des Poissons) ; les fonds côtiers sont surexploités.
  • Le plateau insulaire est peu étendu. Il est composé de nombreuses entités ce qui lui confère un caractère très hétérogène. Il est cantonné à la côte Atlantique.
  • Les côtes s'étendent sur 350 km, les constructions récifales sur environ 70 km pour une surface de moins de 200 km2. D'après Bouchon & Bouchon-Navaro 1998, 80 % de ces récifs sont dégradés ou en voie de dégradation, à cause des activités anthropiques.
  • Les récifs bioconstruits (coralliens ou algo-coralliens) sont quasi absents de la côte ouest (excepté la baie de Fort-de-France et à Ste Luce), bien que des peuplements coralliens soient bien développés en dessous d'une dizaine de mètres de profondeur. Les herbiers et mangroves sont peu développés sur la côte Caraïbe.
  • Le récif frangeant bioconstruit de la côte méridionale présente une grande richesse spécifique.
  • La côte sud-est est dotée d'une barrière récifale d'origine algo-corallienne qui s'étend sur près de 25 km, coupée par de nombreuses passes. À l'abri de cette barrière, des herbiers à Thalassia testudinum et Syringodium filiforme occupent les fonds de baie, mangroves et lagons.
  • Les mangroves sont des forêts littorales de grand intérêt qui ont été en grande partie détruites.
    Actuellement, on en trouve essentiellement dans les principales baies (Fort-de-France, Marin, Robert, Galion), sur les côtes méridionales et sur la moitié sud-est de l'île.
  • Les eaux côtières martiniquaises ont subit depuis quelques années l’introduction de nouvelles espèces, parmi lesquelles le poisson lion Pterois volitans et la phanérogame marine Halophila stipulacea. Ces espèces pourront occasionner des modifications des écosystèmes marins dans les années à venir.
  • Enfin, la recherche scientifique sur le milieu aquatique martiniquais est en développement, mais ceci est assez récent et peu d'études  environnementales ont été menées jusqu'à présent, particulièrement dans le milieu marin. Aussi, les connaissances fondamentales sur le fonctionnement des écosystèmes sont limitées et très hétérogènes.

Typologie des masses d'eau littorales martiniquaises

Masses d'eau côtière : les types présents en Martinique

Type

Intitulé

1

Baie

2

Récifs frangeants et lagons atlantique

3

Récifs barrières atlantiques

4

Côte rocheuse très exposée et plateau insulaire atlantique

5

Côte rocheuse protégée Caraïbe

6

Côte abritée à plate-forme coralienne

7

Eaux du large de la baie méridionale de Sainte-Luce au Diamant

Masses d'eau de transition : les types présents en Martinique

Type

Intitulé

8

Mangroves et lagunes côtières