Mise en œuvre
Dans le dispositif de la surveillance REMI, Ifremer assure la mise en œuvre du réseau par l’action conjointe des neufs laboratoires côtiers (LERs – Laboratoires Environnements Ressources) répartis sur 12 implantations en France. Ces laboratoires (engagés dans une démarche qualité couverte par la certification ISO 9001 de l'Ifremer) interviennent dans les prélèvements, les analyses, le traitement des données et la diffusion des résultats. Tous les laboratoires réalisant des analyses dans le cadre du REMI sont agréés pour le dénombrement des Escherichia coli dans les mollusques bivalves par le Ministère en charge de l’agriculture.
Le REMI s’articule en deux volets : la surveillance régulière et la surveillance en alerte.
La surveillance régulière
Estuaire de la rivière de Daoulas, Pointe du Château
En 2015, le réseau REMI assurait au travers de 385 points de suivi pérennes, la surveillance de 356 zones classées A, B ou C par l’administration.
Les prélèvements de coquillages s’effectuent sur des points pérennes, jugés représentatifs de la contamination dans les zones de production classées. L’espèce de coquillage prélevée est définie pour chaque zone classée et suivie. Selon l’arrêté du 6 novembre 2013, une zone peut être classée pour 3 groupes de coquillages distincts en regard de leur physiologie :
- groupe 1 : les gastéropodes (filtreurs), échinodermes et tuniciers ;
- groupe 2 : les bivalves fouisseurs ;
- groupe 3 : les bivalves non-fouisseurs.
La fréquence de base du suivi est mensuelle pendant au moins les trois premières années, dans certains cas elle peut être adaptée à une fréquence bimestrielle si les résultats de la zone sont stables et lorsqu’il n’existe pas de risque significatif. Si la zone n’est exploitée qu’une partie de l’année (cas notamment des gisements naturels classés administrativement), la fréquence peut être adaptée à la période d’exploitation. La fréquence est par conséquent adaptée au classement, au risque de dégradation épisodique de la qualité sanitaire de la zone classée.
Les indicateurs de contamination fécale mesurés dans les coquillages sont les bactéries Escherichiacoli (E. coli). Le niveau de contamination est exprimé en nombre d’Escherichia coli dans 100 g de CLI.
L’estimation de la qualité d’une zone est déterminée sur la base des résultats du REMI et du ROCCH.
Critères règlementaires du classement des zones de production
Classement | Mesures de gestion avant mise sur le marché | Critères de classement (E. coli/100g de chair et liquide intervalvaire (CLI)) | |||
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de 0 à 230 | de 230 à 700 | de 700 à 4600 | de 4600 à 46000 | ||
A | Consommation humaine directe | Au moins 80% des résultats | Tolérance de 20% des résultats | ||
B | Consommation humaine après purification | Au moins 90% des résultats | Tolérance de 10% des résultats | ||
C | Consommation humaine après reparcage ou traitement thermique | 100% des résultats | |||
Non classée | Interdiction de récolte | Si résultat supérieur à 46 000 E. coli/100 g de CLI |
La surveillance en alerte
Elle a pour objet de suivre des épisodes inhabituels de contamination ou de détecter des risques de contamination. L’alerte peut être déclenchée soit de manière préventive ou en cas de contamination détectée.
Le dispositif d’alerte est organisé en niveaux successifs (niveau 0 : risque de contamination; niveau 1 : contamination détectée; niveau 2 : contamination persistante ou avérée) et se traduit par l’émission immédiate d’un bulletin d’alerte principalement vers les administrations de façon à ce que l’autorité compétente puisse prendre les mesures adaptées en terme de protection de la santé des consommateurs. Les modalités de déclenchement et de levée d’alerte sont fonction du classement de la zone en A, B ou C.