Le ROCCH : 40 ans de prélèvements

Le ROCCH (Réseau d’Observation des Contaminants Chimiques) fête cette année un anniversaire très symbolique : celui du premier prélèvement de moules effectué par ses soins. Ce petit coquillage est un auxiliaire précieux pour le réseau comme révélateur privilégié de la qualité chimique du milieu marin.

Le ROCCH est l’un des réseaux « sentinelle » animé par l’Ifremer. Sa mission : le suivi de la contamination chimique sur le littoral et la réponse aux obligations réglementaires françaises, communautaires ou internationales, en particulier liées à la directive cadre européenne sur l’eau (DCE). La coordination du réseau et une partie des analyses sont assurées depuis Nantes tandis que les différents laboratoires côtiers de l’Institut se chargent des prélèvements. La surveillance s’opère dans  les sédiments mais aussi dans des coquillages. Sont recherchés des métaux comme le plomb, le mercure ou le cadmium mais aussi des molécules organiques naturelles ou fabriquées par l’homme : hydrocarbures (HAP), dioxines, PCB, pesticides ….

Les moules, témoins de la qualité chimique

Dans ce dispositif, les moules -tout comme les huîtres- sont des témoins clés de la présence de nombreux contaminants chimiques car elles ont la propriété d’accumuler les contaminants dans le milieu marin où elles vivent.  Elles sont utilisées depuis 40 ans comme des indicateurs privilégiés pour le réseau. « Le premier prélèvement  a été réalisé le 26 février 1979 au point Cap de la Hève en baie de Somme avec à la manœuvre les collègues de la station Ifremer de Normandie qui était alors basée à Ouistreham, rappelle Anne Pellouin-Grouhel, chargée de la coordination du réseau au sein de l’Unité biogéochimie et écotoxicologie de Nantes. Ils travaillaient encore à l’époque pour le compte du RNO (Réseau National d’Observation), devenu ROCCH en 2008 ».

Un anniversaire qui réunira acteurs et partenaires

Ce point « historique » de collecte figure d’ailleurs toujours actuellement dans le programme 2019  de prélèvement « même si la quasi disparition des moules sauvages à cet endroit n’a pas permis de réunir de quoi faire un échantillon cette année ». C’est donc avec le point voisin de Villerville, prélevé à 121 reprises depuis 40 ans, que sera célébré cet anniversaire un peu particulier.

« Merci à tous ceux qui, toutes ces années, ont collecté les échantillons du ROCCH, les ont analysés pour alimenter les bilans nationaux et internationaux, ou ont travaillé sur les résultats pour en extraire des informations cruciales : la découverte de la contamination de la Gironde par du cadmium, c'est à eux tous qu'on la doit ! » insiste Anne Pellouin-Grouhel.

Pour l’occasion le réseau réunira ses membres le 18 octobre 2019 à Nantes pour la présentation de résultats majeurs dans le cadre de l’ESTIVAL ROCCH 2019, auquel tous les acteurs du ROCCH, opérateurs et partenaires sont invités.